Proposition de loi ordinaire instauration du dispositif « interruption pour la réflexion professionnelle » en vue de maintenir et soutenir l’emploi des travailleurs expérimentés

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Dépôt, 1 mai 2024

Sur le projet de loi

Dépôt du projet de loi : 1 mai 2024
Nombre d'étape : 1 étape
Articles au dépôt : 10 articles

Document parlementaire1


Mesdames, Messieurs, L'âge symbolique des cinquante ans dans le milieu professionnel est souvent considéré comme un changement de catégorie. À partir de cet âge, les entreprises classent leurs salariés dans la catégorie des seniors, sous-entendant la fin de leur carrière. Cette philosophie qui imprègne nos entreprises depuis des décennies ne correspond plus aux enjeux sociaux qui sont les nôtres. Depuis 1950, l'espérance de vie en France a augmenté de 17 ans, et une majorité des jeunes générations vivront jusqu'à 100 ans. Cependant, les mentalités sont bel et bien restées ancrées dans le … 

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Texte du document

I. – Pour une durée de deux ans à compter d'une date fixée par décret en Conseil d'État et au plus tard le 1er janvier 2025, une expérimentation visant à proposer un temps de réflexion stratégique pour les personnes concernées par le dispositif défini à l'article 2 de la présente loi est instituée. Le dispositif dénommé « Interruption pour la réflexion professionnelle » a pour objectif de permettre l'expression des aspirations professionnelles des personnes listées à l'article 2 de la présente loi pour la fin de leur carrière.
II. – Cette expérimentation est mise en place dans des départements volontaires.
III. – Il est institué un fonds d'expérimentation visant à instaurer une interruption pour la réflexion professionnelle, chargé du financement de l'expérimentation. Le fonds est financé par l'État et les collectivités territoriales mentionnées au II du présent article.
IV. – Le dispositif « interruption pour la réflexion professionnelle » est formalisé par une convention spécifique, proche d'un contrat de travail.
1. Ce contrat particulier est signé entre le public listé à l'article 2 de la présente loi et France Travail.
2. Cette convention est réglementée par l'État.
3. Le projet est financé par France Travail, sa mise en œuvre et son suivi sont délégués à des professionnels affiliés à France Travail, garantissant ainsi neutralité et expertise.
V. – Le contrat prévoit la réalisation d'un bilan de compétences et un accompagnement personnalisé pour l'orientation des signataires du contrat interruption pour la réflexion professionnelle.
VI. – Un arrêté du ministre chargé des affaires sociales dresse la liste des départements volontaires retenus pour mener l'expérimentation, sur proposition du fonds d'expérimentation visant à instaurer une interruption pour la réflexion professionnelle.

Dans les départements volontaires retenus pour l'expérimentation, le dispositif « interruption pour la réflexion professionnelle » est proposé systématiquement pour tous les actifs, chômeurs inclus, âgés de 50 à 53 ans. Le dispositif peut également être proposé à ceux qui, à la date de la promulgation de la loi, ont plus de 53 ans et qui souhaitent entamer cette démarche.

La durée de l'interruption peut aller jusqu'à un mois en fonction des circonstances individuelles. Pour garantir la réussite du dispositif, une flexibilité quant à la durée de l'interruption est définie en fonction des circonstances individuelles. L'adaptabilité de l'interruption est déterminée par l'entreprise et peut, par conséquent, être discontinue, s'étalant sur une période pouvant s'entendre jusqu'à un an. Cette liberté permet une configuration sur mesure de l'interruption, pouvant inclure des arrangements de temps partiel ou d'autres modalités, en fonction des nécessités de l'entreprise et des besoins du salarié.